Pourquoi la Banque nationale subsiste-t-elle dans l'Union monétaire européenne?

La Banque nationale n'a rien perdu de son utilité depuis la naissance de l'Eurosystème. Son gouverneur est membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), où sont prises les décisions de politique monétaire auxquelles il prend part. La Banque nationale participe à la préparation et à l'exécution de ces décisions. 

Selon le Traité de Maastricht, la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales (BCN) se partagent le droit d'émettre des billets. Contrairement à ce que certains affirment, la Banque nationale n'a donc jamais perdu son privilège d'émission, ce qui a été confirmé par un arrêt rendu par la Cour d'arbitrage le 10 décembre 2003. De plus, la BCE et les BCN de la zone euro détiennent ensemble les actifs qui constituent la contrepartie des billets émis. Dès lors, la Banque nationale a sa part dans la répartition du bénéfice, ou seigneuriage, qui en résulte. Ce partage se fait selon la clef de répartition du capital de la BCE, qui prend en compte les populations et les produits intérieurs bruts (PIB) des différents Etats. 

Dans l'Eurosystème, ce sont les banques centrales nationales qui mettent les pièces et les billets euro en circulation. Ainsi, la Banque nationale participe à la fabrication des billets en euro et gère leur circulation (mise en circulation, contrôle de qualité, etc.) en Belgique.

Outre les tâches liées à sa participation à l'Eurosystème, la Banque exerce différentes missions d'intérêt public ou de services au système bancaire. Celles-ci n'ont généralement pas changé avec l'avènement de l'Union monétaire européenne. C'est le cas, par exemple, de la tenue des centrales des bilans et des crédits, du service de caissier de l'Etat ou encore de la gestion des systèmes de paiements interbancaires.