Impact de la crise financière sur la Banque
Question débattue lors de l'assemblée générale de 2009
Du fait de sa qualité de banque centrale du pays, la Banque nationale de Belgique ne connaît pas du tout le même impact de la crise financière que les établissements de crédit.
Une banque centrale crée elle-même les liquidités en monnaie nationale. Dès lors, la Banque nationale n'est pas confrontée à un manque de liquidités. La crise de confiance sur le marché interbancaire a pour conséquence que l'octroi de liquidités par les banques centrales augmente. L'argent que les établissements de crédit ne peuvent plus emprunter sur le marché interbancaire leur est en effet prêté par la banque centrale.
Depuis août 2007, l'Eurosystème a, à plusieurs reprises, injecté des liquidités complémentaires dans les marchés financiers sous la forme de crédits octroyés à des établissements de crédit. La Banque centrale européenne a fourni une information circonstanciée à ce sujet. Entre le 1er août 2008 et le 31 octobre 2008, le crédit octroyé par l'Eurosystème aux établissements de crédit a augmenté de 475,5 milliards d'euros, à 839,6 milliards d'euros (cfr données publiées dans le Bulletin Statistique mensuel de la Banque d'octobre 2008).
Etant donné que la politique monétaire de la zone euro est exécutée de façon décentralisée, ces crédits sont comptabilisés au bilan de la banque centrale nationale auprès de laquelle les établissements de crédit les ont obtenus. En ce qui concerne la Banque nationale, des informations sont fournies dans le Bulletin Statistique mensuel précité, en ce qui concerne tant les crédits octroyés en euro que ceux octroyés en monnaies étrangères.
Le risque de perte résultant de l'octroi de crédits dans le cadre de l'exécution de la politique monétaire est supporté par l'ensemble de l'Eurosystème, proportionnellement à la part de chaque banque centrale nationale dans le capital de la Banque centrale européenne. D'une part, cela limite le risque de crédit que la Banque nationale court sur les crédits qu'elle accorde, mais d'autre part cela l'oblige à contribuer, proportionnellement à sa part libérée dans le capital de la Banque centrale européenne par comparaison à celle des autres membres de l'Eurosystème (3,55%), à la couverture d'éventuelles pertes subies sur les crédits octroyés par d'autres banques centrales nationales dans le cadre de l'exécution de la politique monétaire.
La crise financière a cependant aussi eu pour conséquence que la Banque nationale a octroyé à l'automne 2008 des liquidités d'urgence, tant en euro qu'en devises, dans le cadre de sa mission légale de contribution à la stabilité du système financier, à des établissements de crédit belges qui rencontraient des problèmes de liquidité qui ne pouvaient être satisfaits dans le cadre de la politique monétaire de l'Eurosystème. Ces fournitures de liquidités complémentaires ont pour conséquence une augmentation des revenus d'intérêt pour la Banque nationale. Le risque lié à la fourniture de liquidités d'urgence est limité étant donné que les établissements de crédit auxquels des liquidités d'urgence sont octroyées doivent fournir des garanties. Il résulte de la nature particulière et de la finalité de cette fourniture de liquidités dans le cadre de la stabilité financière que les modalités de cette fourniture de crédit sont confidentielles.