Résultats des tests de résistance 2021 : les banques belges KBC et Belfius démontrent une bonne résilience en période de crise du COVID-19

Dans le cadre des tests de résistance qui ont été menés auprès des 50 plus grands établissements financiers européens et dont les résultats sont publiés aujourd’hui par l’Autorité bancaire européenne (EBA), les banques belges KBC et Belfius affichent des performances largement supérieures à la moyenne européenne et démontrent une bonne résilience dans le contexte de la crise du COVID-19.

Objectif des tests de résistance 2021

L’EBA a publié ce jour les résultats détaillés des tests de résistance menés pour 50 grandes banques de l’Union Européenne (UE), dont 38 établissements établis dans la zone euro et soumis à la surveillance directe de la Banque centrale européenne (BCE). Les tests de résistance ont été menés à l’échelle de l’UE pour le groupe des plus grandes banques comprenant Belfius et KBC Group. ING Belgique et BNP Paribas Fortis, qui sont des filiales de groupes bancaires étrangers, sont incluses dans le test de résistance par l’intermédiaire de leurs établissements mères.

L’objectif du test de résistance mené à l’échelle de l’UE est de fournir aux autorités de contrôle, aux banques et aux acteurs du marché un cadre analytique commun permettant de comparer et d’évaluer la capacité de résistance des grandes banques de l’UE et du système bancaire de l’UE à une série de chocs économiques défavorables hypothétiques. Le test de résistance comprend un scénario de base et un scénario défavorable, tous deux à un horizon de trois ans. Les hypothèses concernant les variables macroéconomiques dans le scénario de base sont conformes aux prévisions de décembre 2020 publiées par la BCE. Le scénario défavorable, conçu par la BCE et le Comité européen du risque systémique (ESRB), repose sur des hypothèses reflétant les risques systémiques qui étaient considérés comme représentant les menaces les plus importantes pour la stabilité du secteur bancaire de l’UE au début du test, en janvier 2021[1].

Comme le scénario défavorable du test de résistance est hypothétique, les incidences estimées de ce scénario ne doivent pas être considérées comme des prévisions de la rentabilité des banques. Par ailleurs, les résultats ne tiennent pas compte des éventuelles réactions des banques face aux chocs, puisque le test de résistance se fonde sur l’hypothèse d’un bilan statique. Les résultats des tests de résistance peuvent néanmoins servir utilement d’outil d’analyse pour évaluer la résistance potentielle des bilans bancaires aux chocs spécifiques considérés.

Comme pour le test de résistance mené à l’échelle de l’UE en 2018, celui de 2021 ne comporte pas de seuil « réussite/échec » relatif au ratio de fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1, CET1) projeté dans le scénario défavorable[2]. Il a été conçu pour être utilisé comme une contribution importante au processus de surveillance et d’évaluation prudentielle (Supervisory Review and Evaluation Process, SREP), avec comme objectif principal de déterminer les exigences globales de fonds propres. Le test de résistance sera donc utilisé comme un outil de supervision, dont les résultats seront discutés avec les banques individuelles dans le cadre du SREP, qui permet également de prendre en considération des mesures de gestion à des fins d’atténuation des risques ainsi que la dynamique potentielle des bilans.

Résultats des banques belges

KBC et Belfius, les deux banques belges soumises au test de résistance, présentaient chacune une bonne position de départ par rapport à la moyenne de l’échantillon de grandes banques de la zone euro. Au début du test (à la fin de 2020), les ratios de fonds propres CET1 s’établissaient à 17,6 % pour KBC et à 16,4 % pour Belfius. Ces valeurs étaient plus élevées que la valeur de départ moyenne de 14,7 % pour l’échantillon de banques de la zone euro.

En ce qui concerne le scénario de base, KBC et Belfius, ainsi que la majorité des autres banques de la zone euro, font état d’une augmentation du ratio de fonds propres CET1, ce qui signifie que les ratios de fonds propres CET1 projetés pour la fin de l’horizon du test de résistance (c’est-à-dire la fin de 2023) dans le scénario de base sont en réalité plus élevés que les ratios de fonds propres CET1 de départ. Belfius présente un accroissement du ratio de fonds propres CET1 de 35 points de base, et KBC une progression de 190 points de base.

Dans le scénario défavorable, KBC et Belfius démontrent une meilleure résistance que la plupart des autres banques de la zone euro, dans la mesure où la baisse de leur ratio de fonds propres CET1 est moins prononcée que la diminution moyenne des banques de la zone euro, qui est de 497 points de base. Dans ce scénario, KBC fait état d’une dégradation du ratio de fonds propres CET1 de 351 points de base, alors que le ratio de fonds propres CET1 de Belfius se détériore de 270 points de base.

Les ratios de fonds propres CET1 projetés pour les deux banques pour 2023 dans le scénario défavorable s’élèvent ainsi à 14,1 % pour KBC et à 13,7 % pour Belfius, soit bien au-dessus du ratio de fonds propres CET1 moyen de 9,7 % projeté pour la zone euro pour 2023.

Les meilleures positions de départ des deux banques belges ainsi que leur performance dans le cadre du test de résistance de cette année reflètent au moins en partie la persistance des effets des ajustements que ces banques ont opérés au cours de ces dernières années, en ce compris le renforcement de leur situation en matière de fonds propres, la maîtrise de leurs dépenses opérationnelles et les efforts de provisionnement consentis pendant la crise du COVID-19.

Conclusion

L’on peut en conclure que les résultats des tests de résistance pour KBC et Belfius démontrent une bonne capacité de résistance. C’est une évolution bienvenue dans un contexte de crise sanitaire et alors que l’environnement opérationnel du secteur financier caractérisé notamment par des taux d’intérêt bas et une numérisation croissante continue de présenter des défis importants et structurels et des incertitudes pour le secteur et sa rentabilité future.

 

[1] Pour plus de détails, voir https://www.eba.europa.eu/eba-launches-2021-eu-wide-stress-test-exercise.

[2] Les fonds propres de base de catégorie 1 (Common Equity Tier 1, CET1) sont une composante des fonds propres de catégorie 1 (Tier 1) qui consiste principalement en des actions ordinaires émises par une banque ou tout autre établissement financier.