Communiqué de presse : Les investissements des entreprises belges dans le contexte de la crise

Article publié dans la Revue économique de septembre 2012

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Depuis 2008, l'économie belge a été exposée à une série de chocs exceptionnels qui ont eu une influence sur le PIB et toutes ses composantes. Dans le contexte de la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression des années trente, l’article analyse l'évolution des investissements des entreprises et avance plusieurs facteurs susceptibles d'expliquer cette évolution.

D'abord, il apparaît clairement que les investissements en Belgique se caractérisent par une tendance procyclique. Ils suivent l'évolution du PIB, mais avec davantage d’amplitude. Dans le sillage de la crise, les investissements des entreprises belges ont dès lors connu leur recul le plus important depuis 1980. Ils ont baissé entre la mi-2008 et le début de 2010, avant d'afficher une reprise d'abord prudente puis vigoureuse. Or, si l'on place cette forte baisse en regard du PIB, il s'avère que la baisse des investissements n'a pas été d'un ordre de grandeur exceptionnel, vu l'amplitude de la chute du PIB lors de la crise. Après une période de reprise, la croissance des investissements a semblé stagner à la mi-2011. Pour 2012, l'on s'attend également à une stabilisation de la croissance, suivie d'une reprise progressive des investissements en 2013.

Sous l’angle international, les investissements des entreprises belges ont toutefois relativement bien résisté à la crise: les investissements belges ont subi une diminution cumulée moins nette que dans les pays voisins et la zone euro.

Pour l’interprétation de ces constats, un aperçu des déterminants des investissements et de leur évolution au cours des cinq dernières années est dressé à l'aide du modèle trimestriel de la Banque. Ce modèle, utilisé notamment dans le cadre des projections macroéconomiques, ne reprend toutefois pas nécessairement tous les éléments pouvant influencer les investissements (ainsi, l'incertitude en tant que telle n’y figure pas). C'est pourquoi certains facteurs sont ensuite examinés plus en détail, en l’occurrence ceux qui peuvent expliquer la forte baisse des investissements des entreprises au cours de la crise et ceux qui permettent de dire pourquoi cette baisse est restée relativement modérée sous l’angle international.

Les facteurs à l’origine de la plus importante baisse des investissements depuis 1980 sont le tassement marqué de la demande et de l'activité économique au cours de la crise, le recul sensible de l'excédent brut d'exploitation des entreprises belges en 2009, la hausse du coût du financement externe pour les entreprises, et le resserrement des conditions de crédit à l'approche de la crise financière et tout au long de celle ci. Sans oublier les phénomènes inhérents à la crise que sont le haut degré d'incertitude et l'instabilité des attentes.

Sont ensuite passés en revue les facteurs qui peuvent expliquer l'amplitude relativement limitée de la baisse des investissements des entreprises lors de la crise. En premier lieu vient la résistance de l'économie belge à la crise. La Belgique a en effet enregistré par rapport à ses pays voisins, la diminution la moins sévère du PIB, lequel s'est par ailleurs rétabli de manière relativement plus aisée à des niveaux d'avant la crise. Tel n’a pas toujours été le cas dans d'autres pays de la zone euro. Il s’avère en outre qu’historiquement parlant, les entreprises belges ont conservé une position financière saine. Au cours de la crise, leur excédent brut d'exploitation a moins reculé que dans les entreprises des pays voisins, et s’est également rétabli plus rapidement.

Enfin, l’article examine une série de points d'attention pour l'avenir. Étant donné l'importance des investissements comme facteur d'innovation, de progrès technologique et d'amélioration, de nature à favoriser une croissance économique durable et équilibrée, les auteurs recensent une poignée de facteurs susceptibles de menacer la reprise progressive des investissements et donc, à plus long terme, le potentiel de croissance de l'économie belge.