Le chiffre d’affaires des ports belges a chuté de 10,5 % en 2020 en raison de la crise du COVID-19

Bruxelles/Anvers/Gand/Ostende/Zeebrugge/Liège, le 6 mai 2021 — D’après une nouvelle étude d’incidence économique de la Banque nationale de Belgique, la propagation du COVID-19 et les mesures de restriction drastiques imposées par les gouvernements ont pesé sur le volume des échanges commerciaux internationaux par voie maritime de la Belgique. En 2020, les flux d’exportations et d’importations par transport maritime avec les pays hors UE se sont repliés de, respectivement, 5 et 4 %, tandis que le chiffre d’affaires total des ports belges a chuté de 10,5 %. Il s’agit d’une diminution relativement limitée compte tenu de l’ampleur de la crise. En 2019, avant l’éclatement de la pandémie, l’emploi direct dans les ports belges avait encore progressé pour la quatrième année consécutive. Le nombre d’emplois avait augmenté de 2 % pour se fixer à 254 009 équivalents temps plein (ETP) directs et indirects. La valeur ajoutée directe s’était quant à elle accrue de 1,4 %, tandis que les effets indirects s’étaient légèrement atténués (-0,3 %), portant le total à 32,2 milliards d’euros à prix courants.

Les volumes d’échanges commerciaux internationaux par voie maritime de la Belgique se sont réduits en 2020

Même si seul un pourcentage limité des exportateurs et des importateurs en Belgique réalisent des échanges commerciaux par voie maritime, ce mode de transport est de loin le plus important en termes de volumes. Comme attendu, les volumes d’échanges commerciaux transportés par la mer ont affiché une baisse significative en 2020, se réduisant de, respectivement, 5 % pour les exportations et 4 % pour les importations. La chute des exportations a été particulièrement marquée au cours du premier confinement, alors que celle des importations a pu être observée également durant le deuxième confinement. Si on examine l’incidence de la pandémie, représentée par le taux de décès liés au COVID-19 dans la population des partenaires commerciaux, on constate que les flux commerciaux bilatéraux avec les pays les plus lourdement touchés ont été les plus affectés.   

Le chiffre d’affaires des ports a fléchi en 2020   

Les ports belges ont également subi les conséquences du COVID-19. Le confinement strict imposé par les autorités belges à la mi-mars 2020 et progressivement assoupli en mai et en juin a entraîné une forte contraction du chiffre d’affaires agrégé en avril et en mai 2020, avec une variation à un an d’écart de, respectivement, -19 et ‑28 % pour l’échantillon de ports considéré. Le deuxième confinement, décrété à la fin d’octobre 2020, a conduit à une nouvelle baisse du revenu global en novembre 2020, le recul s’étant toutefois révélé plus modeste et ayant été suivi d’une reprise en décembre. Les entreprises se sont en effet adaptées plus facilement au retour des restrictions grâce à l’expérience engrangée lors du premier confinement. Le choc qui a frappé le chiffre d’affaires d’une entreprise portuaire médiane[1] en avril 2020 (-14 % sur une base annuelle) s’est révélé beaucoup plus limité que la chute (‑32 %) observée pour le revenu d’une société non financière belge médiane. L’incidence du COVID-19 n’a pas été répartie de manière égale entre les secteurs. C’est le chiffre d’affaires d’une entreprise de construction automobile médiane qui a plongé le plus nettement (-86 %) en avril 2020 par rapport à avril 2019. Au cours du même mois, les revenus d’une société pétrolière médiane ont, eux aussi, sensiblement diminué (-46 %). L’ampleur du choc enregistré en 2020 a été plus hétérogène dans le segment de la construction et de la réparation navales, de même qu’au sein des entreprises commerciales. C’est dans l’industrie alimentaire que l’impact sur le chiffre d’affaires a été le plus faible.

En 2019, avant l’apparition du COVID-19, l’emploi et la valeur ajoutée s’étaient renforcés dans les ports belges …

L’étude annuelle de la Banque nationale sur les ports belges a été actualisée avec les données de l’ensemble des comptes annuels disponibles pour l’exercice 2019. L’emploi ­– direct et indirect – a augmenté de 2 % en 2019, pour atteindre 254 009 ETP, ce qui représente 5,9 % de l’emploi intérieur belge. Tous les ports belges, excepté celui de Bruxelles, ont créé des emplois supplémentaires. Si la croissance de l’emploi direct s’explique essentiellement par les nouveaux postes créés dans la manutention, d’autres branches ont également généré des emplois supplémentaires. Au port d’Anvers, l’emploi s’est aussi inscrit en hausse dans l’industrie chimique et dans les autres services logistiques. Il a progressé dans le secteur de l’automobile au North Sea Port Flanders et dans l’industrie métallurgique et les autres services logistiques à Ostende et à Liège. Au port de Zeebrugge, les autres services logistiques, le commerce et les « agents maritimes et expéditeurs » ont également créé de nouveaux emplois.

En 2019, la valeur ajoutée directe dans les ports belges s’est accrue de 1,4 %, tandis que les effets indirects se sont quelque peu repliés (-0,3 %), portant la valeur ajoutée totale (incluant les effets directs et indirects) à 32,2 milliards d’euros, soit 6,8 % du PIB belge. La valeur ajoutée directe s’est accentuée dans tous les ports belges. Cette évolution a été relativement plus marquée dans les ports d’Anvers et de Liège, à la faveur d’une plus grande disponibilité des centrales nucléaires. Au port d’Anvers, les armateurs ont également généré davantage de valeur ajoutée en raison du renchérissement des tarifs des affrètements à temps, tandis qu’une nette diminution a été observée dans l’industrie chimique, le bénéfice d’exploitation de la principale entreprise de cette branche s’étant considérablement contracté. Au port intérieur de Bruxelles, la croissance de la valeur ajoutée a été attribuable aux autres services logistiques et au commerce. Le port de Zeebrugge a, lui aussi, enregistré une augmentation de sa valeur ajoutée, principalement grâce au secteur énergétique et à la manutention. Le secteur énergétique a bénéficié d’un relèvement de l’indemnité nette pour les investissements d’expansion dans les installations de gaz naturel liquéfié (GNL). Au port d’Ostende, le renforcement de la valeur ajoutée a été entièrement imputable à l’industrie métallurgique, à la construction et aux autres services logistiques. Au North Sea Port Flanders, l’expansion a en revanche été générée par les secteurs du commerce et de l’automobile.

… tandis que le profil des investissements était lié à des projets et présentait dès lors un caractère très volatil

Alors que des volumes d’investissements élevés avaient été enregistré en 2018, sous l’influence d’une fusion entre armateurs, les investissements directs effectués par l’ensemble des ports belges ont chuté de 22,9 % en 2019, pour revenir à un niveau de 4,8 milliards d’euros, soit un montant assez similaire à celui observé deux ans auparavant. Si le montant de l’investissement lié à la fusion était déduit du total des investissements réalisés par les ports belges en 2018, l’évolution corrigée afficherait toujours un recul, quoique moins prononcé (-3,6 % au lieu de ‑22,9 %), en 2019 par rapport à 2018. Ce mouvement est imputable à la réduction des investissements dans l’industrie chimique, le secteur énergétique, la manutention, les autres services logistiques et la production de carburants.

 

[1] Sur base de l’échantillon d’entreprises portuaires dont le chiffre d’affaires est transmis mensuellement à la TVA, pour chaque mois, une valeur médiane des taux de croissance annuels du chiffre d’affaires des entreprises portuaires est calculée. Le résultat obtenu représente une entreprise portuaire médiane fictive. Le même exercice est réalisé sur différentes branches d’activité présentes dans l’échantillon d’entreprises portuaires.