L’activité économique belge devrait se replier de 1% au quatrième trimestre de 2020

Le PIB réel de la Belgique a rebondi de 11,4 % au troisième trimestre de 2020, mais cette reprise a perdu de sa vigueur à la fin de l’été. La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 et le renforcement des mesures de restriction qui s’est ensuivi font à nouveau baisser l’activité économique. L’incidence négative directe du deuxième confinement est manifestement plus faible qu’au printemps, en partie parce que l’industrie manufacturière et le secteur de la construction sont restés opérationnels. Par conséquent, la baisse au cours de ce quatrième trimestre resterait limitée à 1 %.

La consommation privée devrait enregistrer la diminution la plus marquée. Les dépenses des ménages ont une nouvelle fois été entravées par des craintes sanitaires et par les mesures restrictives , même si la fermeture des commerces physiques (non essentiels)a déjà été levée le 1er décembre. Plus fondamentalement, la consommation est soutenue par un pouvoir d’achat robuste et par l’appréciation positive des ménages de leur situation financière, en dépit de la crise économique sans précédent. La confiance globale des consommateurs reste toutefois faible, ce qui devrait continuer à peser sur la croissance de la consommation jusqu’à ce que l’incertitude liée à la situation sanitaire ait complètement disparu.

Tant les investissements des entreprises que ceux en logements devraient repartir à la baisse au quatrième trimestre, tandis que les investissements publics devraient continuer d’augmenter.

L’évolution des exportations de biens et de services devrait rester alignée sur la demande étrangère et se maintenir à un niveau légèrement positif. En revanche, le ralentissement de la demande intérieure devrait limiter la progression des importations. Au total, la contribution des exportations nettes à la croissance du PIB devrait être globalement neutre au quatrième trimestre.

Le modèle de prévision immédiate « BREL » de la Banque prévoit un taux de croissance trimestriel quelque peu négatif de -0,15 % au quatrième trimestre. Le modèle « R2D2 » est quant à lui plus pessimiste et anticipe une contraction de 1,4 %. Dans les circonstances actuelles, l’incertitude de ces modèles de prévision immédiate est exceptionnellement élevée, dans la mesure où les chocs de grande ampleur observés depuis le début de la crise du COVID-19 constituent un défi pour l’estimation de modèles de séries temporelles standard. Ces estimations fondées sur des modèles doivent dès lors être étoffées par des informations provenant d’autres sources et par des jugements d’experts. Dans cette perspective, la dernière enquête de l'ERMG indique également une légère baisse du chiffre d'affaires des entreprises belges au cours du dernier trimestre de 2020.

Au total, nous estimons que l’activité économique de la Belgique devrait reculer d’environ 1 % au quatrième trimestre, ce qui est nettement bien moindre que lors de la première vague.