La croissance de l’activité en Belgique devrait se tasser légèrement, revenant à 0,2 % au quatrième trimestre de 2019

Business Cycle Monitor, décembre 2019

La croissance du PIB en Belgique devrait fléchir, revenant de 0,4 % au troisième trimestre à 0,2 % au quatrième trimestre. Nous nous attendons à ce que les investissements des entreprises et la consommation privée ralentissent légèrement tandis que les exportations nettes continueraient à peser sur la croissance du PIB et que les investissements en logements augmenteraient. Les modèles de prévisions instantanées (nowcasting) de la Banque envoient néanmoins des signaux divergents pour la croissance du quatrième trimestre, ce qui suggère que notre prévision est sujet à un haut degré d’incertitude.

La croissance du PIB en Belgique s’est accélérée, pour s’établir à 0,4 % (en glissement trimestriel) au troisième trimestre de 2019. La dynamique de croissance sous-jacente était toutefois légèrement plus faible, puisqu’environ 0,1 point de pourcentage de la croissance du troisième trimestre était dû à une transaction spécifique liée à un accord de coopération en recherche et développement de grande envergure qui n’affecterait pas la croissance du PIB au cours de trimestres postérieurs. Le taux de croissance belge est supérieur à celui de la zone euro, qui est demeuré modeste (0,2 %). Il a été soutenu par les contributions positives de la consommation et des investissements des entreprises, tandis que les investissements publics et dans l’immobilier ainsi que les exportations nettes ont contribué négativement à la croissance. Du côté de la production, la croissance de la valeur ajoutée a été principalement le fait du secteur des services aux entreprises et de la construction, tandis que la valeur ajoutée de l’industrie, qui a diminué ces deux dernières années, n’ayant que légèrement augmenté au troisième trimestre.

Pour le quatrième trimestre, la consommation privée devrait légèrement se ralentir comme les fondamentaux restent relativement solides mais les signaux en provenance des indicateurs issus de sondages sont mitigés. Les investissements des entreprises devraient aussi se ralentir au quatrième trimestre. Tandis que l’indicateur de confiance des entreprises et les prévisions de la demande ont partiellement récupéré sur la période récente et que les conditions de financement sont restées favorables, l’utilisation des capacités de production a reculé et les perspectives mondiales se sont détériorées. Un rebond de l’immobilier résidentiel est attendu étant donné les taux hypothécaires qui ont encore diminué et atteint des niveaux historiquement bas, des perspectives de revenus favorables et le niveau élevé des indicateurs de confiance dans la construction. La contribution des exportations nettes à la croissance du PIB devrait être à nouveau négative au quatrième trimestre. La faible reprise enregistrée récemment dans les données d’enquêtes sur la demande extérieure ne compense que marginalement la très forte baisse des deux dernières années.

La BNB utilise actuellement deux modèles de prévisions instantanées (nowcasting) afin de réaliser ses estimations de court terme de la croissance de l’activité économique. Les résultats du quatrième trimestre de ces deux modèles dévoilent une divergence anormalement élevée. Alors que le modèle BREL de la Banque prévoient une légère hausse (0,5 %), l’autre modèle de la Banque (R2D2) est plus pessimiste (-0,1 %). Cela étant, ce modèle est particulièrement sensible aux évolutions de l’industrie manufacturière, alors que, selon les statistiques actuelles, la faible croissance dans l’industrie manufacturière continue de coïncider avec une croissance globale modérée du PIB. Il se peut aussi que la résistance prolongée des services et de la demande intérieure continue de soutenir la croissance au quatrième trimestre, même si, à terme, l’économie belge pourrait encore s’essouffler si les sombres perspectives de l’environnement extérieur et de l’industrie manufacturière ne s’amélioraient pas. En définitive, un léger ralentissement menant à une croissance de 0,2 % semble être la prévision la plus plausible à ce stade pour le quatrième trimestre, bien que l’incertitude demeure particulièrement élevée.