Fixation des prix dans la zone euro : résultats du réseau de recherche PRISMA

Le réseau de recherche PRISMA (Price-Setting Microdata Analysis Network), créé par le Système européen de banques centrales (SEBC), a rassemblé et analysé des données de prix détaillées aux fins d’améliorer les connaissances en matière de fixation des prix par les entreprises dans la zone euro. L’une des sources principales qui a été exploitée est celle des microdonnées mensuelles qui sous-tendent l’indice des prix à la consommation. Les offices nationaux de statistique de l'Autriche, de la Belgique, de la France, de l'Allemagne, de la Grèce, de l'Italie, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de la Slovaquie et de l'Espagne ont fourni celles-ci à la banque centrale nationale de leur pays. Ces onze pays représentent environ 90 % de l'IPCH de la zone euro.

Selon une méthode harmonisée, un des projets de recherche du réseau (Gautier et al., 2022) a calculé, pour chaque pays, le pourcentage d'observations au sein d’une catégorie de produits détaillée qui correspondent à un changement de prix ainsi que l’ampleur des augmentations et des diminutions de prix. En moyenne, 12 % des prix dans la zone euro changent chaque mois. À titre de comparaison, aux États-Unis, les prix sont adaptés plus fréquemment (19 %). Cependant, lorsque les soldes et les promotions sont exclus, les résultats sont similaires dans les deux économies.

Alors que les hausses de prix sont plus communes que les baisses (deux tiers des cas), ces dernières sont en moyenne plus importantes (13 %, contre 10 % quand il s’agit d’augmentations).

La plupart des adaptations de prix ont lieu en janvier, une constatation qui ne s'explique pas entièrement par les soldes et les promotions. Les prix des services, en particulier, ont beaucoup plus souvent tendance à être actualisés en janvier.

La fréquence et l’ampleur des changements de prix varient fortement d’un secteur à l’autre. Par exemple, 6 % des prix dans les services changent chaque mois, tandis que ce chiffre monte à 31 % dans le cas des produits alimentaires non transformés.

L’article étend l’analyse aux prix à la production, qui connaissent des changements de prix plus petits mais plus fréquents. PRISMA couvre aussi l’année 2020, durant laquelle la pandémie a éclaté. Par la force des choses, la consommation a changé et dans certains pays, la fréquence des ajustements de prix a augmenté.