Compte rendu du Portail « La BNB à votre écoute »

Article publié dans la Revue économique de Décembre 2021

Principales conclusions du portail « La BNB à votre écoute », un questionnaire en ligne adressé aux citoyens belges dans le cadre de l’évaluation stratégique entamée par la BCE et les banques centrales nationales de l’Eurosystème.

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Depuis 2019, les articles de la Revue économique sont publiés en français et en néerlandais sous forme de digests, leur version complète n’étant disponible qu’en anglais.

Digest

INTRODUCTION

La Banque centrale européenne (BCE) a lancé une évaluation stratégique en janvier 2020. Dans le cadre de cette évaluation, la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro ont organisé des événements d’écoute avec le grand public, les organisations de la société civile et le milieu universitaire. L’objectif est de prendre connaissance des idées et des points de vue des participants à ces événements afin d’alimenter l’évaluation stratégique. Les résultats de cette évaluation ont été, par ailleurs, présentés le 8 juillet 2021 par la présidente de la BCE, Christine Lagarde et son vice-président, Luis de Guindos[1].

La Banque nationale de Belgique (BNB) a organisé son événement d’écoute en ligne le 22 janvier 2021, avec des participants provenant de 28 organisations de la société civile représentant les différentes couches de la société[2]. Pour compléter cet événement par des avis de citoyens belges, un portail en ligne « La BNB à votre écoute » a été mis en place, de façon similaire à l’initiative de la BCE. Via ce portail, des citoyens ont pu répondre à treize questions ouvertes et ainsi partager leurs points de vue sur quatre thèmes: « stabilité des prix », « thèmes économiques », « autres thèmes » et « communication ». Les réponses ont été classées en plusieurs catégories pour chaque question en combinant la lecture humaine avec des outils d’analyse de textes. Les principaux résultats sont les suivants:

1. Stabilité des prix :

  • Trois quarts des participants trouvent l’inflation prévisible importante. Lorsqu’on leur a demandé s’ils étaient préoccupés par le niveau trop faible ou trop élevé de l’inflation, la plus grande partie (35 %) a uniquement mentionné l’inflation élevée.
  • Les variations du niveau des prix se ressentent principalement au travers des variations du pouvoir d’achat des salaires, au travers des changements dans le comportement d’investissement et de la baisse du rendement réel (c’est-à-dire corrigé de l’inflation) de l’épargne.
  • Plus de la moitié des participants (57 %) ont indiqué le logement comme étant un type de biens pour lequel ils ressentent le plus les effets des variations de prix.

2. Attentes et préoccupations en matière économique :

  • Interrogés sur leurs préoccupations en matière économique, les répondants ont considéré les perspectives économiques comme étant leur préoccupation principale, suivie de leur épargne et de leur pension.
  • Environ la moitié des participants n’avaient pas ressenti d’incidence (économique) négative découlant des changements économiques au cours des dix dernières années. Néanmoins, lorsqu’on les a interrogés sur la manière dont la faiblesse des taux d’intérêt et la politique monétaire les affectaient de manière générale, une large majorité (62 %) a affirmé être influencée négativement ou préoccupée par les mesures de politique monétaire récentes.

3. Thèmes autres que la stabilité des prix :

  • Interrogés sur la question de savoir à quels autres thèmes la BNB et la BCE devraient prêter attention, près de la moitié des participants ont choisi « le changement climatique ».
  • Le changement climatique affecterait principalement les répondants en modifiant leur vie quotidienne, c’est-à-dire au travers de changements dans les habitudes de consommation ou de la survenance plus fréquente de catastrophes naturelles. La deuxième préoccupation la plus importante concernait l’augmentation des coûts, tel l’alourdissement de la charge fiscale.

4. Communication avec le public :

  • Cinquante-six pour cent des personnes sondées se sentent informées par la BNB (ou la BCE) ou à propos de celle-ci et 60 % déclarent être au fait des discours de politique monétaire de la BNB et de la BCE, de leurs conférences de presse et de leurs publications.
  • Interrogés sur la manière dont les banques centrales pourraient mieux expliquer les questions économiques et les décisions de politique monétaire, un large pourcentage des participants ont appelé les banques centrales à être plus pédagogues en optant pour un langage simple lorsqu’elles s’adressent au grand public et en utilisant des exemples à titre d’illustration dans leur communication. Ils ont également suggéré, à la fois, les médias traditionnels (par ex. les journaux, la radio et la TV) et les médias numériques (par ex. les réseaux sociaux, les webinaires, le site internet) comme principaux canaux de communication pour atteindre le grand public.

Une réserve est néanmoins émise car certains groupes tels que des citoyens seniors masculins néerlandophones sont surreprésentés dans l’échantillon. C’est pourquoi la mesure dans laquelle les résultats présentés dans ce rapport - aux niveaux tant quantitatif que qualitatif - s’étendent à la population belge demeure incertaine.

Le présent digest se structure comme suit. La section 1 présente la conception du questionnaire et la méthode d’analyse des résultats. La section 2 décrit les principales caractéristiques des participants. Les sections 3 à 6 présentent une sélection des résultats pour les thèmes pris séparément (pour une description complète des résultats et des méthodes, nous renvoyons le lecteur à l’article). Enfin, la section 7 relie les résultats aux conclusions de l’évaluation stratégique.

1. Conception du questionnaire et méthode d’analyse

Les citoyens ont pu répondre en français et en néerlandais à treize questions ouvertes via le Portail en ligne « La BNB à votre écoute ». Ce portail est resté ouvert entre le 22 octobre 2020 et le 1er février 2021. L’événement avait été annoncé via une campagne en ligne sur le site internet de la BNB et sur ses réseaux sociaux (LinkedIn et Twitter), et avait fait l’objet d’une campagne de grande envergure par e-mail.

Le portail était structuré en quatre domaines principaux: a) la stabilité des prix, b) les attentes et les préoccupations en matière économique, c) les thèmes autres que la stabilité des prix et d) la communication avec le grand public. Les trois premiers sujets comportaient chacun trois questions, contre quatre pour le quatrième. Chaque sujet était introduit par un texte explicatif succinct. Les participants ont pu répondre aux questions en tapant du texte dans les cases prévues à cet effet (les options de choix multiples n’ont pas été utilisées).

Afin de faciliter l’interprétation, les réponses ont été classées en plusieurs catégories en combinant la lecture humaine avec des outils d’analyse de textes. Ceux-ci comportaient soit une approche basée sur les dictionnaires soit de l’apprentissage supervisé (supervised learning).

Les réponses ont été analysées question par question, les cellules vides étant supprimées dès le début dans chaque cas. Les pourcentages rapportés par question dans chaque catégorie sont donc exprimés par rapport au nombre total de réponses valables reçues pour la question posée. Ce n’est que lorsqu’une question présente des catégories de réponses s’excluant mutuellement que ces pourcentages s’additionnent jusqu’à 100 %.

2. Caractéristiques des participants

Les treize questions ouvertes du portail en ligne « La BNB à votre écoute » ont reçu 8 459 réponses sous forme de textes émanant de 751 participants. Il importe de souligner que ces participants ne constituent pas un échantillon aléatoire de la population belge. En effet, certains groupes sont surreprésentés : 87 % des répondants sont de sexe masculin, 61 % ont 55 ans ou plus et 76 % sont néerlandophones (contre 24 % de francophones).

Il n’est pas possible de corriger la structure biaisée de l’échantillon par un rééchantillonnage, et ce pour deux raisons. Premièrement, certaines catégories d’âge sont trop nettement sous-représentées, comme la catégorie des 13-18 ans qui ne comporte qu’un seul individu. Deuxièmement, étant donné que les répondants étaient au courant du portail d’écoute et ont volontairement choisi d’y participer, ils peuvent présenter des caractéristiques distinctes par rapport à d’autre citoyens. Si tel est le cas, le rééchantillonnage n’apporterait pas de solution à un tel « biais d’auto-sélection ». Dès lors, si les résultats du portail fournissent des éclairages précieux quant aux préoccupations du grand public, on ne peut pas déterminer dans quelle mesure les résultats tant quantitatifs que qualitatifs – présentés dans ce rapport s’étendent à la population belge.

3. Premier thème: la stabilité des prix

La stabilité des prix : Question 3

  • Pour quels types de biens et de services ressentez-vous le plus les effets des variations de prix ? Quels biens ou services faudrait-il inclure dans le panier de consommation qui détermine le taux d’inflation ? Par exemple, quel est pour vous le degré d’importance de l’élévation du coût du logement ?

Avec une proportion de 57 %, la plupart des personnes sondées ont identifié le logement (c’est-à-dire les prix d’achat et les loyers) comme étant une catégorie cruciale pour laquelle ils ressentent les effets des variations de prix (graphique 1). Certains participants ont évoqué la part importante que les coûts du logement représentent dans le budget des ménages. D’autres ont indiqué que les prix élevés du logement constituaient un problème pour les non-propriétaires, tels que les ménages jeunes ou les ménages pauvres: « Le logement est très important et devient de plus en plus onéreux. Pour la jeune génération, l’achat d’un logement n’est plus une évidence ». A contrario, parmi les participants qui ne relèvent pas de cette catégorie, beaucoup déclarent ne pas ressentir l’effet du renchérissement de l’immobilier résidentiel, étant donné qu’ils sont propriétaires de leur logement: « Comme nous possédons notre propre logement, l’élévation des coûts du logement n’est pas notre principale préoccupation ».

Les catégories suivantes dans le classement sont les « Services collectifs » (à savoir les coûts du chauffage, de l’eau et de l’électricité) ainsi que les « Dépenses quotidiennes » (ou courses) pour des éléments tels que l’alimentation (39 %). Elles sont suivies par les dépenses en biens de consommation (non) durables et en services (34 %) et par les « Coûts des transports », qui incluent le carburant (20 % environ). D’autres catégories telles que les « Soins de santé » et les dépenses relatives aux « Impôts/Services publics » ont été évoquées par environ 10 % des personnes interrogées, tandis que des catégories comme les « Loisirs », la « Finance » et l’« Éducation » ont été citées moins fréquemment.

 

[1]      Cf. https://www.ecb.europa.eu/home/search/review/html/index.fr.html.

[2]      Cf. https://www.nbb.be/fr/evenements/evenement-la-bnb-votre-ecoute pour un aperçu et des rapports de synthèse en français et en néerlandais.  

 

4. Deuxième thème: les attentes et préoccupations sur le plan économique

Les attentes sur le plan économique: Question 3

  • Quels effets la faiblesse des taux d’intérêt et la politique monétaire en général ont-elles sur vous / sur votre organisation / sur vos membres et sur l’économie dans son ensemble ? Par exemple, comment influencent-elles vos décisions en matière de consommation, d’épargne, d’emprunt ou d’investissement ? Les mesures monétaires exceptionnelles que nous avons adoptées ces dernières années pour soutenir l’activité économique et l’inflation vous préoccupent-elles vous / votre organisation / vos membres ?

Avec une proportion de 62 %, une large majorité des participants ont déclaré être influencés négativement ou préoccupés par les mesures de politique monétaire récentes (graphique 2). La faiblesse des taux d’intérêt a souvent été évoquée, notamment, en ce qui concerne le bas rendement de l’épargne. À titre d’exemple, une des personnes sondées a déclaré: « Oui, il s’agit d’une préoccupation majeure pour moi. Les taux d’intérêt faibles appauvrissent les gens – spécialement pour des achats plus importants, qui nécessitent de longues périodes d’épargne. Les rêves deviennent plus difficiles à réaliser». Les participants ont également indiqué que les taux d’intérêt bas incitaient à prendre des risques: « Vu la faiblesse de l’inflation, je suis contraint de réaliser des investissements plus risqués dans le but d’obtenir un rendement raisonnable ». Certaines personnes interrogées ont déclaré que les taux d’intérêt faibles les avaient poussées à épargner plus et non moins, comme le formule un participant: « Plus les taux d’intérêt sont bas, moins je vais consommer car plus je dois épargner pour mes vieux jours ».

Ensuite, environ une personne sondée sur cinq déclare que les mesures ont exercé un effet positif, ou négligeable, sur sa vie ou ne se sent pas concernée (19 %). Plusieurs personnes interrogées percevaient les avantages que présentaient les taux d’intérêt faibles pour les emprunts contractés afin de financer des investissements ou d’acquérir des biens immobiliers. Ainsi, un participant issu de la tranche d’âge 25-34 a déclaré: « La faiblesse des taux d’intérêt facilite l’achat immobilier pour de nombreuses personnes de ma catégorie d’âge ». Certaines personnes interrogées portaient également un regard positif sur les remaniements de leur portefeuille d’investissement, contrairement au groupe précédent: « Je ne suis pas inquiet. Je le vois plutôt comme une opportunité. Par exemple, je n’épargne plus sur des comptes d’épargne mais j’investis intégralement dans des fonds d’investissement ».

Quelque 13 % des participants relèvent de la catégorie « Autres », ce qui signifie qu’ils ont soit déclaré ne pas savoir, soit fourni des déclarations d’ordre général. Enfin, 6 % des autres personnes interrogées ont apporté des réponses ambivalentes.

5. Troisième thème: les autres thèmes que la stabilité des prix

Autres thèmes: Question 1

  • Question 1: Pensez-vous que la BNB et la BCE devraient accorder plus ou moins d’attention à ces autres sujets ? Lesquels devraient bénéficier de plus d’attention et pourquoi ? Par exemple, pensez- vous que la politique monétaire a un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique ?

La catégorie la mieux classée est le « changement climatique », pour laquelle une proportion substantielle de 48 % des personnes sondées ont affirmé que la BNB et la BCE devraient y accorder de l’attention (ou plus d’attention) (graphique 3). Plusieurs participants semblaient particulièrement préoccupés par cette question. À titre d’exemple, l’une des réponses disait: « Tout doit être fait pour lutter contre le changement climatique ! »

Il convient de noter que la proportion estimée pour cette catégorie pourrait être biaisée, à la hausse comme à la baisse. D’une part, 6 % des participants ont répondu par une simple affirmation (par exemple « Oui ») et ont été classés dans la catégorie « Oui, non spécifié » dans la mesure où il était difficile de déterminer sur quelle partie de la question portait leur réponse. Si elle visait la dernière partie de la question concernant le changement climatique – bien qu’inclus à titre d’exemple –, la proportion est sous-estimée. D’autre part, la dernière partie de la question peut avoir incité les participants à songer au « changement climatique », induisant ainsi un biais haussier.

Contrairement aux participants de la catégorie classée en première position, 21 % des personnes interrogées ont estimé que la banque centrale devrait se concentrer sur sa tâche première, qui est de maintenir la stabilité des prix. Ainsi , un participant a, par exemple, écrit: « La BCE ne devrait pas soutenir des politiques économiques. Ses membres n’ont pas été élus démocratiquement dans ce but ».

Les trois catégories suivantes affichent toutes des pourcentages proches de 18 %, à savoir « Croissance économique et emploi », « Inclusion sociale » (qui renvoie aux inégalités, à la redistribution, etc.) et une catégorie « Autres » qui rassemble les personnes sondées qui n’ont pas d’opinion ou qui formulent des remarques générales ou font part de leur scepticisme. Un participant de la dernière catégorie a écrit: « Le changement climatique affecte l’ensemble de la planète. La politique monétaire de la BNB et de la BCE sera toujours insuffisante à cet égard ». Enfin, les questions relatives à l’UE et à l’épargne (comme le bas niveau des taux d’intérêt) n’ont guère été soulevées.

6. Quatrième thème: la communication avec le public

Communication: Questions 3 et 4

  • Question 3: Comment la BNB et la BCE pourraient-elles améliorer leurs explications des bienfaits de la stabilité des prix et des risques associés à une inflation aussi bien trop forte que trop basse ?
  • Question 4: Comment pourrions-nous améliorer votre compréhension des décisions que nous prenons et de leur incidence sur vous ?

Les pourcentages des réponses à ces deux questions sont représentés au graphique 4. Les quatre premières catégories de réponses concernent les stratégies visant à améliorer la communication : « Expliquer » plus clairement, « S’engager » (par exemple en élargissant son public cible), accorder une plus grande attention à l’aspect « Être transparent » et « Éduquer » le public, par exemple en organisant des présentations dans les écoles.

Pour les deux questions, « Expliquer » est arrivé en tête des quatre premières catégories de réponses. Les personnes sondées ont exhorté la(les) banque(s) centrale(s) à s’adresser au grand public dans un langage simple et à accompagner leur communication d’exemples illustratifs. Comme l’a écrit un participant: « (Il faut) des exemples pratiques, et en particulier expliquer les avantages/inconvénients pour la vie quotidienne ou les salaires moyens. La plupart des gens ne raisonnent pas en termes de modèles économiques abstraits ».

La deuxième catégorie la plus plébiscitée était « S’engager ». En moyenne, une personne interrogée sur cinq a réclamé davantage de communication et d’interaction avec le public. À cet égard, certains d’entre eux ont salué l’initiative du portail « La BNB à votre écoute »: « En engageant la discussion et en écoutant. Cette enquête est un très bon exemple de comment cela devrait se passer ».

Dans une moindre mesure (pourcentages inférieurs à 8 %), les personnes sondées ont demandé plus de transparence – aussi qualifiée d’honnêteté et d’ouverture – dans la communication des banques centrales.

Enfin, respectivement 14 et 6 % des personnes interrogées ont répondu « Éduquer » aux deux questions. Plusieurs d’entre elles ont suggéré que les banquiers centraux pourraient élargir la culture financière en organisant des visites dans les écoles ou en proposant des formations: « Les mouvements d’éducation financière organisent régulièrement des formations, auxquelles des représentants de la BNB pourraient participer ».

Combinées, les trois catégories de réponses suivantes constituent un deuxième groupe: les canaux par lesquels les banques centrales devraient communiquer. Avec des pourcentages de respectivement 16 et 22 % pour ces deux questions, la principale catégorie de réponses est celle de la communication par le biais des « médias traditionnels », tels les journaux, la radio, la télévision, etc.

Par ailleurs, 18 % des personnes sondées ont suggéré le recours aux médias numériques pour toucher un vaste public. Les participants ont mentionné la publication de vidéos intuitives (YouTube) et la diffusion d’informations par des moyens numériques, tels les médias sociaux, des webinaires et le site internet. Toutes tranches d’âge confondues, c’est parmi les cohortes plus jeunes que la part des « médias numériques » a été la plus élevée.

Enfin, moins de 10 % des personnes interrogées ont mentionné d’« autres médias », tels les newsletters, les courriers électroniques ou d’autres formes de rapports réguliers.

Environ un quart des personnes sondées ont été regroupées dans un troisième groupe (« Ne sait pas/Autres »). Certains des participants appartenant à ce groupe hybride ne savaient pas quoi répondre ou étaient satisfaits de la stratégie de communication actuelle (p.ex. « Je pense que vous vous en sortez très bien ! Merci. »). Plusieurs autres participants de ce groupe ont considéré que le manque d’éducation financière à l’école (ou le manque d’intérêt général) était l’une des principales raisons pour lesquelles le public n’est pas informé. Selon eux, les banques centrales ne sont pas forcément les mieux placées pour résoudre ce problème. Une personne sondée a dit: « Je pense que les deux institutions font ce qu’il faut. Ce sont les ministres de l’Enseignement qui doivent répondre à l’accroissement de la demande d’un élargissement de la culture économique et financière ».

7. Lien avec le résultat de la révision de la stratégie

La stratégie révisée, présentée par la BCE le 8 juillet 2021, aborde plusieurs inquiétudes qui sont apparues lors de l’analyse des réponses. Tout d’abord, le Conseil des gouverneurs a reconnu que « l’inclusion des coûts des logements occupés par leur propriétaire dans l’IPCH permettrait de mieux rendre compte de l’inflation pertinente pour les ménages ». Dans la mesure où cette inclusion est un projet qui prendra plusieurs années, le Conseil des gouverneurs utilisera entre-temps, dans le cadre de ses évaluations de la politique monétaire, des mesures de l’inflation qui intègrent des estimations préliminaires du coût des logements occupés par leur propriétaire.

Ensuite, le Conseil des gouverneurs a approuvé un plan d’action ambitieux intégrant les questions liées au changement climatique dans ses évaluations de la politique monétaire et dans le cadre opérationnel de la politique monétaire.

Enfin, les canaux traditionnels de la communication relative à la politique monétaire vont être complétés par une communication plus accessible ciblant le grand public afin de « renforcer la compréhension de et la confiance dans les actions de la BCE par le public ». En outre, le Conseil des gouverneurs entend faire des événements de sensibilisation un aspect structurel des interactions de l’Eurosystème avec le public. Dans le même ordre d’idée, la BNB envisage de créer un blog, de poursuivre l’organisation de webinaires et de maintenir la présence de son gouverneur et de ses experts dans les médias.