Cet article adopte une approche bayésienne dans le contexte de l'estimation des paramètres des préférences en matière de politique monétaire dans un cadre d'équilibre général. Il part du modèle présenté par Smets et Wouters (2003) pour la zone euro. Dans la configuration initiale de celui-ci, le comportement en matière de politique monétaire est décrit par une règle empirique de Taylor. L'article abandonne cette approche du comportement en matière de politique monétaire et part de l'hypothèse que les responsables de la politique monétaire optimalisent une fonction de perte quadratique intertemporelle, sous engagement. Il examine deux spécifications alternatives pour la fonction de perte. La première inclut l'inflation, l'écart de production et la différence de taux d'intérêt comme variables-cibles. La deuxième inclut, en plus, un objectif en termes d'inflation des salaires. Les pondérations attribuées aux variables-cibles dans les fonctions de perte, c'est-à-dire les préférences en matière de politique monétaire, sont estimées conjointement avec les paramètres structurels du modèle. Les résultats font apparaître que la variabilité de l'inflation demeure la principale préoccupation d'une politique monétaire optimale. De plus, le lissage des taux d'intérêt et l'écart de production s'avèrent également, quoique dans une moindre mesure, d'importantes variables-cibles. La comparaison de la vraisemblance marginale du modèle initial de Smets et Wouters (2003) avec la spécification retenue ici se basant sur une politique monétaire optimale fait apparaître que les performances de cette spécification ne sont que légèrement inférieures. Étant donné que nous sommes confrontés à un problème d'inconsistance temporelle sous engagement, l'initialisation des estimations en considérant une période de pré-échantillonnage de 40 trimestres permet de se rapprocher, de façon empirique, d'un cadre de perspective intemporelle.