Communiqué de presse: Principaux résultats du réseau CompNet

Cet article présente les résultats du réseau de recherche Competitiveness Network (CompNet), créé en 2012 par le Système européen de banques centrales. Le réseau s’est attaché à identifier les déterminants de la compétitivité des pays et des entreprises en Europe (mesurée en termes de performances économiques telles que les exportations ou la croissance), ainsi qu’à analyser le développement des chaînes de production globales. Un effort particulier a été consacré à la création de nouveaux indicateurs de compétitivité.

Des différentes contributions de ce réseau, on retiendra tout d'abord la création de deux nouveaux outils de diagnostic de la compétitivité d'un pays, à savoir le diagnostic toolkit on competitiveness et la banque de données CompNet. Le diagnostic toolkit on competitiveness est une banque de données couvrant 80 nouveaux indicateurs de compétitivité, aux niveaux tant macroéconomique (indicateurs d'avantages comparatifs par type de produits ou indicateurs d'échanges intra-branche, entre autres) que microéconomique ou encore transnational (en particulier les mesures de participation aux chaînes globales de valeur), pour les pays de l'UE. Le second outil, uniquement accessible sous certaines conditions, est la banque de données CompNet, qui reprend, pour 17 pays européens, dont 13 États membres de la zone euro, une série d'indicateurs relatifs à la moyenne et à la distribution de variables telles que la productivité ou le coût unitaire du travail par pays, par secteur d’activité et par type d’entreprise.

Les travaux menés par ailleurs au sein de CompNet indiquent que la concurrence par le biais des prix peut se révéler une stratégie essentielle pour faire face à la concurrence internationale, même si des stratégies alternatives basées sur le développement de la qualité jouent également un rôle non négligeable. De plus, la compétitivité-prix dépend non seulement des coûts salariaux, mais aussi des coûts des produits intermédiaires, et, à niveau de coûts identiques, les entreprises peuvent faire la différence en améliorant leur productivité. Ce constat implique donc que le renforcement de la compétitivité d'un pays ou d'une entreprise requiert une approche plurielle sollicitant de multiples instruments et mesures, qui ont trait tant à la formation des coûts salariaux qu’à des éléments hors coûts. Ceux-ci couvrent aussi bien l’innovation que la qualité des biens et des services, les capacités organisationnelle, managériale et technologique, le pouvoir d’absorption des nouvelles technologies, l’adaptabilité de la main-d’œuvre et l’expérience accumulée sur les marchés à l’exportation.

Un des enjeux macroéconomiques actuels analysés au sein de CompNet a été la résorption des déséquilibres macroéconomiques. Il s’avère que le seul recours à des instruments traditionnels tels que le taux de change ne sera pas suffisant pour les éliminer, à moins de très grandes variations de taux. Ceci s’explique par le fait que la sensibilité des exportations aux variations du taux de change est relativement limitée pour les grandes entreprises, qui contribuent en grande partie aux flux commerciaux. Il faut donc repenser d’autres mesures de politique économique pour résoudre ces déséquilibres, notamment en jouant sur la marge extensive de la croissance des exportations.

S’appuyant sur les bases de données qui sont désormais disponibles, CompNet a aussi contribué aux récents travaux sur les chaînes de valeur. Dans la mesure où la valeur ajoutée des exportations peut s’avérer faible, le fait d’utiliser uniquement les données d’exportations de biens et de services pour poser un diagnostic sur la compétitivité extérieure peut donner une image fallacieuse. En prenant en compte la globalisation des processus de production, le concept de valeur ajoutée exportée permet de mesurer de manière plus pertinente la compétitivité d'un pays, notamment parce qu’il a plus de sens lorsqu’il s’agit d’en déterminer les répercussions sur l’emploi. Par ailleurs l’analyse des chaînes de valeur permet de mieux comprendre les phénomènes de propagation des chocs entre les économies. Elle fournit également une meilleure description du contexte dans lequel s’inscrivent d’éventuelles mesures de politique économique, comme les barrières aux importations ou les rééquilibrages de la balance commerciale.