Communiqué de presse - Principaux enseignements du colloque 2014 de la BNB "Total factor productivity: measurement, determinants and impacts"

Article publié dans la Revue économique de décembre 2014

Cet article synthétise les principaux enseignements tirés des contributions scientifiques et discussions du colloque 2014 organisé par la Banque sur le thème "Total factor productivity: measurement, determinants and impacts".

Lors de ce colloque, six contributions originales ont été présentées et commentées. Par ailleurs, trois présentations magistrales se sont intéressées aux causes de la contraction de la productivité totale des facteurs observée dans les économies avancées et au rôle majeur que jouent les innovations (qu'elles soient de produits, de processus ou d'organisation et de management) dans la croissance de la productivité totale des facteurs (PTF). Enfin, un panel d'experts internationaux a rappelé les principales politiques économiques à mettre en œuvre pour éviter ce que d'aucuns appellent la stagnation séculaire.

L'ensemble des exposés et débats a permis de mettre en exergue les points suivants.

Comme l’ont rappelé les différents orateurs, la PTF est primordiale pour une croissance économique durable et soutenable. Or, on observe depuis les années 2000 que l’évolution de la PTF ralentit dans les économies avancées, et ce pour de multiples raisons.

Parmi celles-ci, on peut mentionner le phénomène de tertiarisation des économies et l’insuffisance des investissements en Europe. Non seulement cette dernière se fait sentir en termes d’innovations (que ce soit des innovations de produits, de processus de production ou d'organisation et de management), mais elle est également extrêmement inquiétante car elle conditionne négativement le potentiel de croissance future, et ce dans un contexte de vieillissement des forces de travail qui, comme l’a montré une des contributions, pèse également négativement sur l’évolution de la PTF.

Si le rôle des investissements comme source de croissance de la PTF a été mis en évidence, et en particulier celui des investissements générateurs d'innovations, certains orateurs ont également insisté sur l'importance d'une réallocation optimale des ressources disponibles des firmes les moins productives vers les firmes les plus productives, que ce soit en termes de travailleurs ou de moyens financiers. Cette réallocation optimale des ressources n’est toutefois possible que si les marchés fonctionnent de manière efficiente.

Des réformes structurelles, tant sur le marché des produits et des services que sur le marché du travail, peuvent donc accélérer la croissance de la PTF au niveau macroéconomique. Si ces réformes peuvent être bénéfiques à long terme, elles entraînent cependant des coûts à court terme, qui sont supportés par les personnes qui subissent ces réallocations. Dès lors, afin de faciliter l'acceptation des réformes nécessaires à ces réallocations et d’accompagner ce processus, une attention particulière doit être accordée à la formation, à la qualification, aux mesures à prendre en termes de régulation financière, ainsi qu’à l’amélioration des conditions favorisant la création d’entreprises.