Communiqué de presse : Constitution d’actifs par les ménages durant la crise financière

Article publié dans la Revue économique de juin 2012

L’article présente une analyse microéconomique de la constitution d’actifs par les ménages et de l’incidence de la crise financière en la matière. Dans ce cadre, des données issues d’une enquête menée auprès des ménages concernant leur comportement financier ont, pour la première fois, été utilisées. Les données partielles et provisoires de cette enquête conduisent à des résultats plausibles. Aucune contradiction n’apparaît lorsqu’ils sont comparés, fût-ce dans une mesure limitée, à des chiffres globaux tirés des comptes financiers et des estimations macroéconomiques. Les données de l’enquête constituent un complément intéressant aux informations macroéconomiques existantes, tant sur le plan statistique que sur celui de la science économique et des politiques à mener. Elles nous éclairent sur la répartition des actifs et des passifs entre les ménages, et permettent d’étudier les déterminants de cette répartition ainsi que du comportement financier des ménages.

L’appétence pour le risque dans le chef des ménages influe sur leurs décisions financières. L’enquête fournit des informations directes sur l’attitude des ménages face au risque financier et sur l’incidence en ce qui concerne leur comportement financier. Les caractéristiques démographiques et socio-économiques du ménage jouent également un rôle. Ainsi, l’enquête apporte des précisions quant à la participation aux différentes composantes du patrimoine en fonction de l’âge, et à l'impact que peuvent avoir à cet égard des éléments tels que la composition du ménage et la position des personnes qui le composent sur le marché du travail.

L’évolution globale du patrimoine des ménages, qui peut être observée au moyen des comptes financiers et des estimations macroéconomiques, masque de fortes disparités entre les (groupes de) ménages individuels. Ceci peut avoir d’importantes conséquences économiques et peut se révéler très pertinent pour les politiques tant sociale qu’économico-financière.

L’image macroéconomique bien connue selon laquelle les ménages ont, durant la crise, investi relativement plus dans des actifs considérés comme plus sûrs peut être affinée au moyen des données de l’enquête. Pendant la crise, bon nombre de ménages ont fui les actions au profit des comptes bancaires et les comptes bancaires au profit de l’immobilier. Néanmoins, cette période a également vu certains ménages investir au contraire davantage en actions. Nombreux ont par ailleurs été les ménages qui ont procédé à des transferts entre différents comptes bancaires. Certains ménages ont fui des actifs déterminés. L’appétence pour le risque et d’autres caractéristiques du ménage jouent un rôle dans ces mouvements.