20 ans de l'euro, 20 chiffres étonnants

Le 1er janvier, cela fera 20 ans que les premiers billets en euros ont quitté les distributeurs automatiques et sont entrés dans les magasins. La Banque nationale consacre donc évidemment une grande attention au 20ème anniversaire de la monnaie unique européenne. Dans ce communiqué de presse, découvrez un résumé de 20 ans d'euro en 20 chiffres étonnants.

Le mercredi 29 décembre, nous publierons un billet sur le blog de la Banque nationale, dans lequel le gouverneur honoraire Jan Smets, à l'époque commissaire à l'euro responsable de l'introduction de la monnaie unique en Belgique, partagera son analyse personnelle. Une opinion à découvrir ici. De son côté, la Banque centrale européenne a développé un mini-site rempli d'informations sur l'euro. Enfin, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et la Commission européenne s'attarderont également sur cet anniversaire dans les jours à venir. Toutes les informations relatives aux célébrations des 20 ans de l’euro seront à retrouver sur notre site NBB.be.

 

Derrière l'euro, il n’y a pas que de la monnaie mais beaucoup de chiffres, dont la BNB a souhaité vous partager les 20 plus marquants :

 

Lorsque l'euro est entré en vigueur en janvier 2002, 550 millions de billets en euros et près de 2 milliards de pièces ont été mis en circulation dans notre pays. Cette gigantesque opération logistique a été menée à bien grâce à une équipe de la BNB dirigée par Jan Smets, alors commissaire général à l'euro et futur gouverneur de la Banque nationale.

 

Bien que les Belges aient encore pu payer en francs belges jusqu'à la fin du mois de février 2002 et qu'une période transitoire de deux mois ait donc été prévue, il s'est avéré que dès le 15 janvier 2002, 90 % des paiements en espèces dans notre pays étaient déjà effectués en euros. L'introduction de la nouvelle monnaie en Belgique s'est donc particulièrement bien déroulée, grâce, entre autres, aux nombreuses campagnes de sensibilisation, aux kits de démarrage des pièces en euros ayant été largement distribués avant même l'introduction de l'euro le 1er janvier 2002, et à la grande disponibilité de la nouvelle monnaie. La facilité de conversion des francs belges en euros (100 francs belges valaient 2,5 euros) a sans doute également contribué à accélérer l'utilisation de l'euro.

 

À la fin du mois de novembre 2021, on dénombrait au total 27,6 milliards de billets en euros en circulation dans le monde. Ce chiffre poursuit son augmentation de quelques pourcents chaque année, puisque l’euro continue de gagner en importance en tant que moyen de paiement international, mais également en raison de la thésaurisation de certains billets, qui ne sont donc pas immédiatement dépensés.

 

Fin octobre 2021, il y avait également 140,7 milliards de pièces en euros en circulation. Parmi celles-ci, 4,2 milliards ont été distribués par la Banque nationale en Belgique.

 

L'imprimerie de la Banque nationale de Belgique, qui a fermé ses portes à la fin de l'année dernière, a imprimé un total de 3,9 milliards de billets de banque en euros. Tous ceux-ci n'ont pas été imprimés pour être émis sur le marché belge, mais ont été mis en circulation dans l'ensemble de la zone euro. Aujourd'hui, la BNB travaille en étroite collaboration avec les banques centrales autrichienne et portugaise pour l’impression des billets. La BNB gère un centre d'expertise de renommée mondiale et ses experts sont étroitement associés au développement de nouveaux billets et à la technologie de sécurité intégrée à ceux-ci pour lutter contre la contrefaçon. Pour des raisons évidentes de sécurité, ce que fait la BNB à cet égard est un secret bien gardé, mais son rôle est très important.

 

Depuis que le franc belge a été retiré de la circulation, la Banque nationale a déjà récupéré des billets pour une valeur totale de 9,187 milliards d'euros. Les personnes qui possèdent encore d'anciens francs belges peuvent encore les échanger gratuitement contre des billets en euros aux guichets de la Banque nationale à Bruxelles.

 

5,45 % de tous les billets en francs belges que la Banque nationale a mis en circulation à la fin de l’année 2001 n'ont toujours pas été échangés, pour un total de 14,9 millions de billets. Ce nombre diminue un peu plus chaque année, grâce à la possibilité d’échanger ces coupures aux guichets de la Banque, mais il est plus que probable que plus de 10 millions de billets en francs belges ne reviendront jamais à la Banque. Parmi ceux-ci, il s'agit principalement de billets de 200 (2,57 millions) et de 100 francs belges (9,5 millions) ayant été perdus, détruits dans un incendie, trop bien cachés par des personnes décédées, se trouvent à l'étranger chez des personnes qui ne jugent pas utile de les échanger en Belgique, conservés par des collectionneurs, etc.

 

Selon une récente enquête de la BCE, les Belges ont en moyenne 65 euros dans leur portefeuille en début de journée. C'est peu en comparaison, par exemple, des Autrichiens (121 euros), des Chypriotes (114 euros) ou des Luxembourgeois (99 euros).

 

Toujours selon cette enquête de la BCE, 34% des ménages belges ont un billet de 100 ou 200 euros à la maison.

 

58 % de tous les achats effectués par les Belges en 2019/2020 ont été réalisés en espèces. Ce pourcentage est en baisse depuis plusieurs années, en raison de la forte progression des moyens de paiement électroniques/numériques, et poursuivra probablement sa diminution. Toutefois, les espèces en euros restent un moyen de paiement important. En moyenne, les Belges dépensent moins de 20 euros pour un paiement en espèces, et plus de 30 euros pour un paiement par carte.

 

Depuis que les nouvelles règles d'arrondi sont entrées en vigueur dans notre pays et que les commerçants ne sont plus obligés de les accepter, les pièces de 1 et 2 centimes d'euro sont évidemment devenues très impopulaires. De ce fait, ces pièces rouges sont ramenées en masse à la BNB, pour un total de 647 tonnes de pièces de 1 et 2 cents déjà livrées au cash center de la Banque nationale. Il s'agit respectivement de 123,3 et 117,2 millions de pièces de chaque type.

 

Au cours de leur durée de vie, la plupart des billets en euros reviennent au cash center de la BNB, en moyenne une fois par an. En effet, les banques commerciales et les sociétés de transport de fonds sont tenues d'envoyer un pourcentage des billets qu'elles traitent à la banque centrale. Dans le centre de trésorerie de la BNB, ces billets sont contrôlés pour vérifier leur authenticité (la BNB dispose de plus de possibilités technologiques et d'équipements de détection plus sophistiqués pour contrôler les billets que les banques), leur endommagement, etc. En moyenne, un billet sur six est retiré de la circulation et détruit lors de la « visite » au centre de paiement de la BNB.

 

Les machines de la BNB qui vérifient l'authenticité, la détérioration ou la salissure des billets de banque (les systèmes de traitement des billets de banque « BPS ») le font à la vitesse de l'éclair. Les capteurs d'une machine NBB BPS hautement intelligente peuvent en effet inspecter 30 billets de banque par seconde, avant de les trier en paquets.

 

Les fortes inondations qui ont frappé notre pays l'été dernier n’ont pas causé d'innombrables dommages qu’aux habitations et aux infrastructures. La Banque nationale a échangé gratuitement 200 000 billets en euros souillés, devenus inutilisables en raison des inondations, et a déployé du personnel supplémentaire pour cette opération d'échange, laquelle ne peut se faire que manuellement.

 

La durée de vie d'un billet de banque est limitée. Même si la deuxième génération de billets en euros, actuellement en circulation, dure plus longtemps que la première grâce à l'introduction de matériaux plus durables et de meilleure qualité, tout billet en euros endommagé ou froissé est retiré de la circulation par les banques centrales et détruit dans un broyeur sophistiqué. Au total, 95 000 tonnes de billets en euros ont déjà été rendues inutilisables de cette manière dans la zone euro.

 

Bien que les pièces en euros soient logiquement mises en circulation par la Banque nationale, leur production, contrairement à celle des billets de banque, est commandée par le Trésor (SPF Finances). Le poids des pièces en euros en circulation en Belgique est estimé à 20.000 tonnes. Dans l'ensemble de la zone euro, la balance affiche quant à elle un poids de 575.000 tonnes.

 

Les billets en euros sont de plus en plus difficiles à contrefaire grâce à l'introduction de nombreuses nouvelles technologies de sécurité. Si certains éléments de sécurité peuvent être vus à l'œil nu ou vérifiés grâce au toucher, d'autres ne peuvent être contrôlés que par des machines spécialisées et sont de ce fait très difficiles à copier, comme les fenêtres transparentes, introduites dans la deuxième génération de billets. La BNB, grâce à son centre d'expertise qui emploie aussi bien des employés de la Banque nationale que des membres de la police fédérale, est étroitement impliquée dans la lutte contre la contrefaçon dans notre pays. En moyenne, sur un million de billets en circulation, seuls 14 billets contrefaits sont découverts.

 

Depuis la création de l'euro il y a vingt ans, une seule coupure a fait l’objet d’une décision de retrait de la circulation : l'impopulaire billet de 500 euros. Celui-ci n'est plus produit depuis 2019 mais reste toutefois une monnaie légale.

 

La BCE a récemment annoncé que, d'ici quelques années, la troisième génération de billets en euros serait mise en circulation. Contrairement à la deuxième génération, lancée en 2013, qui proposait principalement de nouvelles fonctionnalités de sécurité, ces nouveaux billets auront un thème complètement nouveau. Un jury de la zone euro, dont fait partie notre compatriote et photographe Stephan Vanfleteren, choisira ce nouveau thème sur base, entre autres, d'enquêtes auprès de la population européenne.

 

Si tout se passe comme prévu, la BNB ouvrira en 2025 un tout nouveau cash center à Zellik. Ce nouveau centre de traitement des espèces remplacera l'infrastructure actuelle, située dans le centre de Bruxelles, et deviendra la plaque tournante logistique de la circulation d'espèces dans notre pays, en utilisant notamment des technologies robotisées.